Pouvoir d’achat, le Grand Mensonge


Chère lectrice, cher lecteur,

L’économiste Philippe Herlin dénonce dans un ouvrage sans concession le mensonge de l’INSEE :

8 Français sur 10 ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a régressé

C’est le constat sans ambiguïté d’un sondage réalisé pour la présidentielle de 2017. [1]

Le sentiment est le même sondage après sondage depuis 30 ans.

L’inflation perçue par les Français est environ le double de celle « mesurée » par l’INSEE.

Pourtant, l’INSEE reste droit dans ses bottes et affirme années après années que nous avons tort.

Alors, on est fous ou on se fout de nous ?

Philippe Herlin est parti de ce décalage énorme, trop énorme.

Ça lui a mis la puce à l’oreille.

Il s’est dit : « Il y a quelque chose qui cloche ici ».

Alors fidèle à lui-même, il n’a pas pu rester sans rien faire.

Il a creusé.

Et ce qu’il a découvert n’est pas beau à voir…

Un livre qui va à la racine du problème

C’est un livre de qualité qui va en profondeur décortiquer le fonctionnement des statistiques et leur production.

Car c’est de là que vient le problème :

Pour obtenir le résultat escompté, l’INSEE modifie un élément de l’équation à son avantage.

Mais un élément faux et c’est tout le calcul qui ne tient plus debout !

C’est ainsi qu’il perce à jour le bidouillage.

Voyez plutôt :

Le pouvoir d’achat, comment on le calcule ?

(Les citations suivantes sont des extraits de l’ouvrage)

« Le pouvoir d’achat c’est la différence entre l’augmentation des salaires et l’inflation. Connaître l’augmentation des salaires c’est assez facile car tout est déclaré aux impôts, c’est une donnée simple à obtenir. Par contre mesurer l’inflation c’est déjà plus compliqué il faut faire des hypothèses : on détermine un panier des ménages en essayant de faire en sorte qu’il représente au mieux les habitudes de consommation de l’ensemble des Français »

Ce « panier des ménages » c’est par exemple le pain, le lait, le carburant, la viande… toutes les dépenses quotidiennes des Français.

Quand le prix de ces biens de consommation courants augmente (l’inflation), mécaniquement le pouvoir d’achat baisse, car on peut en acheter moins pour le même prix.

Or c’est l’estimation de ce panier par l’INSEE qui fausse tout le calcul

« Dans ce fameux panier de l’indice des prix à la consommation le logement pèse pour 6% ce qui est un chiffre ridicule, il n’y a quasiment aucun français qui ne consacre que 6% au logement (…) C’est plutôt 15/20% du budget des ménages. »

Serait-ce une simple erreur ?

Malheureusement non, car elle est systématique.

L’INSEE se fout de nous

Les statisticiens de l’INSEE ne sont pas bêtes.

Ils savent pertinemment que le logement est un poste de dépense important.

Alors pour qu’il ne grève pas leurs calculs du pouvoir d’achat… ils l’ont tout simplement retiré !

Ils ont inventé la notion de « dépense contrainte » ou « dépenses pré-engagées ».

Concrètement si vous êtes propriétaire et que vous remboursez votre crédit, bah ça compte pas.

Alors que l’indice des prix du logement en France montre que le poids du logement, en plus d’être conséquent, GRANDIT.

Hop, ni vu ni connu !

Un « erreur » très lourde de conséquences 

Une telle « erreur » sur poste de dépense aussi lourd que le logement fausse totalement le résultat global de l’inflation.

« En minorant le logement on efface toute la hausse des prix du logement qui a eu lieu en France un peu au début des années 90 et surtout depuis les années 2000. (…) Toute cette hausse des prix des loyers, des crédits immobiliers, est complètement passée à l’as dans l’indice des prix à l’INSEE, c’est le premier gros facteur de minoration de l’indice des prix en France » 

Et voilà le travail !

Une autre « erreur » aggrave encore l’écart

Cet exemple du logement n’est pas la seule « erreur » de l’INSEE.

Il existe une autre variable qui fausse complètement les résultats : « l’effet qualité ».

À prix égal, si la qualité augmente l’INSEE va baisser le prix du bien dans ses calculs pour refléter numériquement cette hausse de la qualité.

Exemple :

  • Si un smartphone est plus performant en 2019 qu’en 2010 (ce qui est évidemment le cas), l’INSEE va minorer son prix dans ses calculs, parce qu’elle considère que sa qualité est supérieure comparativement à celui de 2010.
  • Si demain on oblige tout le monde à acheter du lait bio à 10 € le litre, l’INSEE va dire que le prix a diminué parce que ce lait bio est d’une bien meilleure qualité que ce vous aviez avant…

Selon l’INSEE un ordinateur ça ne vaut plus que 50 euros !

Dans son ouvrage Philippe Herlin prend l’exemple d’un ordinateur qu’on paierait 20X moins cher aujourd’hui qu’il y a 20 ans selon l’INSEE.

Donc s’il fallait 1 000 euros en 1999 pour acheter votre PC, il n’en faudrait aujourd’hui plus que 50 selon l’INSEE.

Absurde !

Et comme par hasard, cette erreur est toujours en faveur du pouvoir d’achat.

Eh oui : l’INSEE ne prend pas en compte la baisse de qualité du Saumon par exemple (bourré de mercure), alors qu’il est bien moins bon qu’il y a 20 ou 30 ans…

Un joli tour de passe-passe

Par ce tour de passe-passe l’INSEE donne l’illusion, chiffres à l’appui, que le pouvoir d’achat a augmenté.

Alors que pas du tout.

Le problème c’est que personne ne va voir dans le détail les calculs d’une institution aussi prestigieuse et respectable.

Philippe Herlin l’a fait lui.

Arrêtons de nous laisser prendre pour des c***

Le meilleur moyen de dire « STOP » c’est de commencer par se réapproprier les termes du débat.

Alors certes, vous n’avez ni le temps ni peut être les compétences pour aller vous-même mettre le nez dans ces statistiques.

En lisant cette chronique du Vaillant Petit Économiste, vous découvrirez quelques informations inédites de certains de nos auteurs comme Philippe Herlin.

Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir le 10ème Homme, le journal de ceux qui pensent par eux-mêmes… et agissent.

Frédéric Duval

Le Vaillant Petit Économiste

Sources :

[1] https://fr.statista.com/infographie/8740/le-pouvoir-dachat-preoccupe-les-francais/





Les commentaires sont fermés.