OGM : jusqu’où modifie-t-on la nature ?

Cette semaine nous ne parlerons pas que d’économie mais aussi d’éthique. Entrons dans le débat des Organismes Génétiquement Modifiés.

Comme de nombreuses personnes, je m’inquiète de savoir ce que je mange et je sais que c’est l’élément déterminant de ma santé.

Les OGM suscitent en moi le scepticisme car j’aime les choses naturelles.

Dans mes Alpes natales, ma famille a toujours cultivé un jardin afin de nous offrir de bons fruits et légumes. On tentait aussi d’éviter un maximum de produits chimiques… mais on a souvent eu de mauvaises surprises.

Car la nature n’est pas qu’une bonne chose.

C’est aussi les maladies, les poisons, les ouragans, les bactéries, etc.

La nature n’est pas là pour nous nourrir. Elle n’a pas de bonnes ou de mauvaises intentions.

Elle est là telle qu’elle est.

Nos ancêtres ne sont pas restés les bras croisés et ont sans cesse tenté de maîtriser la nature à leur profit. Il s’agissait d’améliorer ce qui est bon et réduire ce qui est mauvais.

Les humains ont :

  • transformé les prédateurs concurrents en d’adorables chiens
  • accouplé différentes plantes pour en faire des fruits gouteux
  • asséché les marais pour en faire des cultures
  • et pavé les chemins pour faciliter leurs déplacements.

L’homme, pour bien vivre, a transformé la nature en permanence.

Peu à peu notre quotidien s’est amélioré mais nous avons aussi compris que la nature était complexe et qu’il ne s’agissait pas que de la dompter mais aussi et surtout de la comprendre.

En se protégeant d’un problème nous pouvons en créer d’autres !

Par exemple : assécher les marais nous a protégé des maladies et donné des territoires cultivables. Mais cela nous a aussi affaibli face aux crues.

Pourtant, lorsque les eaux sont montées, nous n’avons pas rétabli les marécages ! Nous avons élargi les rivières, monté les digues et évité de construire dans les zones alentours.

Le progrès et la recherche est dans notre nature.

 

Les OGM un progrès différent ?

 

Avec les organismes génétiquement modifiés (OGM) nous avons le sentiment qu’il s’agit d’un progrès différent : nous modifions directement le cœur d’un organisme, son ADN.

Nous changeons les plans de la nature.

En réalité, ça n’est pas si différent de ce que faisaient mes parents lorsqu’ils faisaient des greffes dans les arbres ou sélectionnaient les graines des plantes les plus productives : nous favorisons la génétique qui nous est la plus bénéfique.

Alors pourquoi la plupart des pays interdisent-ils les OGM ?

Tout d’abord pour la même raison que j’évoquais précédemment : « changer les plans » de la nature effraie…

Mais certains ont su faire monter la mayonnaise.

La peur vis-à-vis de cette technologie a été amplifiée par des organisations qui font de l’hystérie leur business en diffusant de fausses informations.

Nous détaillerons cela dans le prochain numéro.

Et si les OGM pouvaient, en réalité, réduire la pauvreté, la famine et même être bénéfique à notre environnement ?

 

Les OGM au secours de l’humanité

 

J’ai regardé récemment un excellent reportage sur une chaine autrichienne.

Le journaliste, faisant son travail d’investigation, s’est rendu dans plusieurs pays et a interrogé des activistes, utilisateurs et chercheurs.

 

Je dois dire que ça m’a fait sacrément réfléchir.

Les insectes et les maladies sont les premiers fléaux de l’agriculture. Pour optimiser leurs rendements et éviter la ruine, les agriculteurs, même dans les pays pauvres, déversent quantité de produits chimiques sur leurs plantes.

Certains de ces produits, malgré les meilleures précautions, attaquent la terre, polluent les rivières et endommagent notre santé tout en coûtant de grandes sommes d’argent aux paysans.

Cela pose aussi des questions de justice car il est souvent difficile d’attribuer les responsabilités de la pollution des eaux.

Il y a une véritable tragédie des communs : chacun pollue pour maximiser son rendement car la justice n’arrive pas à attribuer les responsabilités et à infliger le vrai coût de cette production à ceux qui les provoquent.

Et voilà qu’arrive un agriculteur bangladeshi qui utilise des légumes OGM.

Il dit ne plus avoir besoin de produits chimiques et se sentir en meilleure santé.

Les aubergines qu’il plante repoussent elles-mêmes les insectes (un gène d’auto-défense rajouté à ces légumes) et résistent mieux aux maladies.

Les faits sont là !

Les OGM permettent :

  • d’augmenter la productivité
  • de baisser le nombre d’hectares à exploiter,
  • de réduire les produits chimiques pulvérisés dans la nature,
  • d’améliorer la santé de ceux qui seraient autrement exposés aux pesticides,
  • de faire croître la production mondiale de nourriture.

Certains scientifiques disent également que l’on pourrait avoir des plantes qui absorbent mieux la pollution, ce qui pourrait réduire l’effet de serre.

Mais alors pourquoi les écologistes ne supportent-ils pas cette technologie ?

En réalité, il existe des militants qui défendent les OGM… mais ils sont rarement écoutés.

Je vous parlerai de tout cela dans la prochaine publication.

Et vous qu’en pensez-vous ? Seriez-vous prêt à manger des aliments OGM certifiés ?

Faites-moi part de vos commentaires !

 

 

Frédéric Duval
Le Vaillant Petit Economiste

 

 





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